09/09/2025
Avant de chausser les bottes, il faut saisir ce qui rend le Cantal unique. Ici, le volcanisme n’est pas seulement un souvenir géologique : dans chaque crête, chaque buron isolé, on perçoit l’empreinte d’une des plus vastes montagnes à strato-volcans d’Europe. Le Plomb du Cantal (1 855 m) domine un ancien volcan qui, il y a 13 millions d’années, culminait à plus de 3 000 mètres avant d’être érodé par le temps (source : Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne).
Contrairement aux Pyrénées ou aux Alpes, le Cantal déploie des paysages de puechs, de planèzes – vastes plateaux basaltiques – et une alternance permanente entre pelouses d’altitude, hêtraies et landes à myrtilles. On y goûte une sensation de liberté rare, qui rend la randonnée ici inoubliable.
Le Cantal attire par la diversité de ses points d’accès. Chaque vallée, chaque versant offre des ambiances contrastées, entre pâturages ouverts, crêtes exposées au vent, et profondes forêts. Sélection de quelques villages et points de départ idéaux :
Nombre de ces villages savent accueillir les marcheurs, disposant de gîtes, de burons reconvertis, d’aires de bivouac et d’auberges à la cuisine paysanne franche et authentique.
Marcher dans le Cantal, c’est d’abord gravir l’un de ses sommets emblématiques. Trois géants se distinguent, chacun offrant son lot de panoramas et d’émotions.
Classé Grand Site de France, le Puy Mary dresse sa silhouette hexagonale comme un mât entre sept vallées glaciaires. L’ascension se fait souvent depuis le Pas de Peyrol, le plus haut col routier du massif (1 589 m). Un sentier aménagé mais assez raide conduit au sommet (1 783 m) en moins d’une heure. Au sommet, par temps clair, le regard file jusqu’aux monts du Sancy et aux lointaines Cévennes.
Plus haut sommet du massif, il séduit par la traversée des crêtes et une table d’orientation spectaculaire. Le versant sud, moins couru, s’atteint via des sentiers sauvages qui rusent entre estives et combes profondes.
Plus technique et moins fréquenté que les précédents, le Puy Griou se reconnaît à son dôme effilé, composé de phonolite grise. L’ascension finale, sur blocs, plaira aux marcheurs aguerris, bien chaussés.
Au-delà des classiques, le Cantal réserve des plateaux solitaires, trésors pour qui veut marcher loin du tumulte.
Plusieurs circuits sont balisés par le département du Cantal (cartes imprimées gratuites en été dans les offices de tourisme locaux).
Pour celles et ceux qui rêvent de l’immersion totale, le GR®400 déroule un itinéraire de légende. Ce sentier de Grande Randonnée réalise une boucle d’environ 140 km, en faisant le tour du massif cantalien.
Le GR®400 est aussi l’occasion de croiser la faune du massif : milan royal – rare ailleurs en France, mouflon, marmotte, chevreuil et parfois cervidés. À l’automne, le brame résonne entre fontaines de burons et hêtraies vespérales.
Marcher sur les monts du Cantal, c’est goûter à des expériences rares. L’aube nappant de brumes la vallée, la halte frugale sous un buron de pierre, le chemin partagé avec les vaches Salers aux cornes pointées vers le ciel...
La culture locale, fière et discrète, se découvre au fil des rencontres : discussions dans une salle de village, partage d’un aligot, fête de la transhumance, récits de chasse au buron (source : Département du Cantal).
Quelques clefs pour profiter pleinement de ces itinéraires :
Les plateaux et monts du Cantal sont le royaume de la marche silencieuse, des panoramas qui allègent l’esprit, et des ciels mouvants qui font du paysage un spectacle permanent. Ici, chaque randonnée est une invitation à renouer avec la simplicité de l’itinérance et la puissance du volcan ancestral, dans ce qu’il reste de plus vrai et de plus grand dans la montagne française.
Bibliographie et sources à explorer pour aller plus loin :